27-3-Affiche La source

Date de sortie : 2 novembre 2011
Durée : 2 h 10
Réalisateur : Radu Mihaileanu
Avec : Leila Bekhti, Hafsia Herzi, Hiam Abbas,...
Genre : Comédie dramatique
Nationalité : Française

Cela se passe de nos jours dans un petit village, quelque part entre l'Afrique du Nord et le Moyen-Orient. Les femmes vont chercher l'eau à la source, en haut de la montagne, sous un soleil de plomb, et ce depuis la nuit des temps. Leila, jeune mariée, propose aux femmes de faire la grève de l'amour : plus de câlins, plus de sexe tant que les hommes n'apportent pas l'eau au village.

"Tout a commencé avec un fait divers qui s'est déroulé en Turquie en 2001. Suite à une série d'accidents, les femmes d'un village ont décidé de rompre la fatalité et d'entamer une grève de l'amour tant que les hommes ne raccordaient pas l'eau au village. Au départ, les hommes n'ont pas pris les femmes au sérieux, puis c'est devenu violent. Les femmes ont tenu bon. L'affaire a fini par être réglée par le gouvernement. De manière plus métaphorique, je me suis aussi replongé dans "Lysistrata" d'Aristophane, où une femme déclenche la grève de l'amour pour mettre fin à la guerre, face à l'indifférence des hommes", explique le metteur en scène.

Bien que les femmes soient les héroïnes du film, Radu Mihaileanu n'avait pas pour intention de stigmatiser la gente masculine : "Ni Alain-Michel (Blanc, le coscénariste) ni moi n'aimons écrire des personnages intégralement positifs ou négatifs. On se dit qu'ils sont tous le produit de plusieurs facteurs et qu'ils ont tous une subjectivité qui peut leur donner raison. Même le frère de Sami n'est pas une brute épaisse : on comprend qu'après avoir souffert d'un tel manque d'amour, il était logique qu'il devienne comme ça. Tout comme le fils du Vieux Fusil est devenu islamiste parce qu'il est victime de conditions économiques épouvantables et de la crainte de "perdre la face", incapable d'envoyer de l'argent à la famille".

Radu Mihaileanu évoque une métaphore arabe bien connue, qui est au cœur du film : "Dans certains chants arabes traditionnels, on dit que l'homme doit "arroser" la femme, comme si la femme était une fleur. Ou une terre fertile. Et les femmes demandent aux hommes de ne pas oublier de les arroser – autrement dit, de ne pas les négliger et de continuer à les regarder. Etant donné que l'homme n'apporte pas l'eau au village, il ne peut plus les arroser. La sécheresse qui frappe le village est donc une métaphore du cœur qui se tarit."

C'est Armand Amar qui s'est occupé de la musique du film : "Comme dans Va, vis et deviens, il a marié plusieurs tonalités musicales, du symphonique à des instruments traditionnels, comme l'oud, mélange de force et de nostalgie tragique, le doudouk, qu'il avait déjà utilisé, et le kamanché, violon iranien aux sonorités rugueuses qui me plaisent beaucoup. Il a aussi utilisé deux voix magnifiques de femmes arabes, comme un leitmotiv qui ponctue le film", déclare Radu Mihaileanu. Pour réaliser les séquences musicales, le réalisateur et le compositeur ont assisté à des fêtes, des mariages et des naissances, et ont visionné des documentaires sur ces chants et danses traditionnels.

 

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